Inavouable
Zakopane, chaîne des Tatras, 26 décembre 1944.
Un résistant serre contre lui un étui métallique. À ses
oreilles résonnent encore les dernières instructions de l'officier nazi qui lui
a confié " le plus grand secret de cette guerre "... Alors qu'il est
pris dans une tempête de neige, sa formation d'alpiniste pourrait se révéler
cruciale. Non loin de là, dans une auberge, un homme contemple par l'une des
fenêtres la même bourrasque déchaînée. Après une ultime hésitation, il croque
sa capsule de cyanure.
Une matinée d'automne, de nos jours, à Varsovie.
Chef du département de recouvrement de biens culturels
rattaché au ministère des Affaires étrangères, le docteur Zofia Lorentz est
convoquée par le Premier ministre : le Portrait de jeune homme du peintre
Raphaël, tableau le plus précieux jamais perdu et recherché depuis la Seconde
Guerre mondiale, vient d'être localisé. Accompagnée d'un marchand d'art
cynique, d'un officier des services secrets à la retraite et d'une voleuse
légendaire, Zofia s'envole pour New York, étape d'une quête contrariée qui
pourrait inverser la lecture de l'Histoire et la politique internationale
moderne...
J’ai bien aimé ce roman policier à plus d’un titre. D’abord
parce que c’est un auteur polonais et qu’on n’en lit pas souvent. En ce qui me
concerne c’était la première fois que je découvrais un auteur d’Europe
orientale et j’ai apprécié cette incursion dans cette région que je ne connais
pas. J’ai donc découvert une histoire certes rocambolesque mais qui change des
intrigues classiques à base de tueur répugnant et/ou impitoyable qu’on trouve
dans la littérature anglo-saxonne. Ensuite autre point qui m’a
intéressée : l’histoire est liée à l’histoire polonaise durant la Seconde
guerre mondiale et tout ce qui a trait à cette période m’attire. De plus, elle s’intéresse à un univers peu décrit dans
le roman policier –du moins il me semble- je parle de la peinture. Et la
peinture impressionniste plus particulièrement, on a droit à une liste non
exhaustive de peintres qui donne envie de se précipiter dans des musées pour
aller les admirer ! Et enfin Miloszewski
a une écriture qui vous happe, il y a du rythme (enfin pas tout de
suite !), de l’action, des personnages sympathiques et un vrai méchant. Quand,
dans les premiers chapitres, on apprend que quatre personnes –une responsable
du département de recouvrement de biens culturels, une voleuse, un ex-militaire
et un expert en œuvre d’art – sont chargés de récupérer illégalement un tableau
de Raphaël volé par les nazis puis « retrouvé » par un américain,
j’ai cru que le roman se concentrerait sur la préparation et l’exécution de la
mission. D’où un début un peu lent et quelques difficultés à comprendre les liens
entre les personnages principaux. Et puis, tout se précipite, le quatuor
réalise qu’on cherche à les éliminer et à partir de là, ce ne sont que courses
poursuites, traques à travers l’Europe avec un véritable suspens :
vont-ils enfin trouver le tableau avant d’être tués ? Toute cette partie
est bien menée : les passages dramatiques alternent avec des scènes plus
intimes et des rapprochements entre les héros (malgré eux) de l’histoire. Par
contre la fin, et notamment la révélation finale sur l’implication des USA dans les bouleversements de l’histoire en
Europe durant le XXème siècle nous fait tomber en plein délire. Je sais, c’est
une fiction, mais ces derniers chapitres
sentent le complotisme à plein nez. Je ne crois pas qu’il était utile d’ajouter
un secret international à cette histoire. Le vol et la disparition de tableaux
célèbres suffisaient à l’intrigue. Mais mis à part cet écart, le roman se lit
bien et permet de découvrir un auteur.
Dernière information:
Livre reçu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle.
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