Fratricide


1915 - premier grand conflit mondial.
James Mac Kendrick est nord-irlandais et catholique. Sur un coup de tête, il s'engage dans une unité de soldats protestants de sa province et va découvrir que son pire ennemi n'est peut-être pas là où il croyait le trouver.
Émile Buffet est un conscrit français et un jeune homme bon vivant, transpirant l'assurance. Face aux horreurs de la guerre, il tente de résister jusqu'au jour où une lettre lui parvient et le fait vaciller.
Ludwig Halpern est un sous-officier allemand promis à une carrière militaire d'exception et fait partie des rares à trouver une forme d’épanouissement personnel dans cette guerre.
Ces trois hommes l'ignorent encore, mais la barbarie de la guerre et de ses marionnettistes va lier leurs destins à tout jamais.




Commentaire:
J’ai lu ce livre ce livre dans le cadre d’un « Masse critique » organisé par Babélio, et je les remercie de m’avoir permis de découvrir ce roman. L’action se passe pendant la Grande Guerre et met en scène trois personnages : un français –Emile Buffet- arraché à sa terre pour tuer des boches et mener une vie de misère dans les tranchées ; un irlandais –James Mac Kendrick- qui, emporté par un élan patriotique s’engage dans une unité de volontaires, tous protestants alors que lui est catholique ; et enfin Ludwig Halpern un jeune allemand, le seul peut-être à tuer sans ressentir de remords ou de dégoût. Le destin de ces trois hommes n’est pas traité de la même manière, l’auteur s’intéressant plus au jeune irlandais, en souvenir sans doute d’un ancêtre qui a combattu dans les tranchées boueuses de France. Cette inégalité de traitement et surtout un très long passage sur les mois d’entraînement de l’unité irlandaise ont tempéré mon enthousiasme du début. Même si j’ai bien compris que l’auteur tenait à montrer les divisions politiques et religieuses du peuple irlandais en la personne de James Mac Kendrick qui vit un véritable enfer dès lors qu’une partie de son unité comprend qu’il est catholique, j’attendais avec impatience l’arrivée sur le front et surtout de retrouver les deux autres personnages rapidement évoqués au début du roman. L’action commence vraiment (on est à plus de la moitié du roman quand même !) avec l’évocation du 1er juillet 1916 c’est-à-dire le premier jour de la bataille de la Somme qui vit périr près de 20 000 soldats britanniques. Il est indéniable que Patrice Quélard a su décrire avec minutie et avec talent ce début d’offensive qui devait être victorieuse et s’avéra une catastrophe pour les Anglais. L’artillerie qui avait bombardé pendant une semaine les positions allemandes n’avait eu aucun effet et quand les « boys » sortirent des tranchées, ils furent fauchés comme des blés. James Mac Kendrick voit son unité décimée sous ses yeux, à la fin de la journée il est seul en plein milieu du terrain ennemi… Sans raconter la suite en détails, je dirais que le roman bascule dans une autre thématique à la fin de cette journée, l’auteur s’éloigne du front, de la guerre, réunit ses trois personnages à la faveur d’un retournement de situation dont je ne parlerai pas ici (non pas de spoilers !) mais qui résonne comme un message pacifiste. Oui cette Grande Guerre fut sanglante et vaine. Ce devait être la Der des Der. On sait ce qu’il advint vingt ans plus tard. En conclusion, sans les longueurs et le parti pris de ne s’intéresser qu’à James, un roman à découvrir.

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