La disparition de Josef Mengele
1949: Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin
tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos
Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les
crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay
puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par
l’angoisse, ne connaîtra plus de répit... jusqu’à sa mort mystérieuse sur une
plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du
filet, trente ans durant?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au
coeur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et
dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la
realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele
en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.
Commentaire :
Il est inutile de présenter Josef Mengele, son nom même nous
ramène à l’innommable, à tout ce qu’il a
commis au nom de la science comme si la science permettait tout. Ce roman
s’intéresse à l’après –guerre, à la vie « romancée » de ce médecin
qui, pour fuir le jugement des hommes, s’est installé en Amérique du sud.
Pendant trente ans, il va échapper à la justice, au Mossad qui rêvait de mettre
la main sur lui après Eichmann, aux chasseurs de nazis en tout genre, aux
journalistes. A chaque fois qu’on pensait le pincer, il réussissait à sauver sa
misérable peau grâce à un réseau d’anciens nazis ou de sympathisants qui
parvenaient toujours à lui trouver un endroit où se terrer. Ces démarches ont
été facilitées par l’argent de sa famille restée en Allemagne qui ne tenait pas
à ce que l’encombrant parent soit arrêté, il y avait trop d’intérêts
commerciaux en jeu. De même, les pays de sa cavale –l’Argentine, le Paraguay
par exemple, ont aussi joué un rôle en
permettant à Mengele de se cacher sous d’autres identités. Que celui-ci ait été
un immonde tueur ne dérangeait pas les dirigeants de ces pays, Peron en
tête ! On peut même dire que l’Argentine a été très accueillante pour
Mengele : il a pu s’acheter une superbe maison, faire des affaires pour
l’entreprise des Mengele, se remarier avec la veuve de son frère aîné, couler
des jours heureux. On croit halluciner quand on lit ces pages. Hélas non !
La justice finit par le rattraper et le voilà obligé de quitter le pays et sa
douce femme pour se terrer au Paraguay. Les années qui suivent le montrent
tourmenté à l’idée d’être reconnu, sombrant peu à peu dans la paranoïa, la
peur, l’aigreur. Lui qui terrifiait tant de monde devient un individu rabougri,
grincheux, insupportable pour ceux qui le cachent. Tant de loyauté et d’argent
dépensé pour un type aussi vil ! Et qui malheureusement échappa à la justice
puisqu’il mourut en 1979. Sans rendre compte de ses crimes. Ce roman est à lire
absolument .Il vient d'obtenir le Prix Renaudot 2017.
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