Tango Fantôme

Durant la nuit de Walpurgis, cette nuit de la fin avril où l'on fait brûler des feux pour dire adieu à l'hiver, une femme est tombée d'un balcon, du onzième étage. C'était Charlie, la soeur d'Helene Bergman, mais depuis des années elles ne se parlaient presque plus. Helene n'avait jamais partagé l'obsession de son aînée : découvrir ce qu'il était arrivé à leur mère, disparue en novembre 1977, quelque part en Amérique du Sud. De cette Ing-Marie si belle, il ne reste plus que quelques photographies et le souvenir de ceux qui l'ont aimée. Mais tandis que la police s'apprête à classer la mort de Charlie comme un banal suicide, Helene se dit qu'elle aurait dû révéler certaines choses. Au bout de ces omissions, elle va devoir conduire elle-même une étrange enquête. Pas sur une mort, mais sur deux. Pas seulement sur sa soeur, mais aussi sur sa mère. Pas seulement en Suède, mais aussi en Argentine.

Dans ce roman couronné par le prix du meilleur roman policier suédois 2014, Tove Alsterdal dresse le portrait de femmes aveuglées par leurs désirs comme par leurs peurs. Non, la vie d'une personne ne se trouve pas dans ce qu'elle laisse derrière elle, mais dans ce qu'elle choisit de cacher.



Commentaire:

C’est un roman policier que j’ai lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle.

L’action démarre en Suède, Charlie ou Camilla Eriksson se tue en tombant de son balcon. Suicide dit la police à sa sœur Hélène Bergman qui a du mal à croire à cette version. Alors, elle enquête et s’aperçoit que sa sœur, qui ne s’est jamais remise du départ de leur mère qui les a abandonnées en   1978,  s’est rendue en Argentine où elle a acquis la conviction que leur mère n’est pas morte. Hélène se rend alors sur place pour comprendre. Elle se retrouve rapidement acculée par un homme, un fantôme du passé de sa mère, à la retrouver à tout prix, au risque d’y laisser sa vie.

J’ai eu du mal à entrer dans le récit car celui-ci est riche en événements et en péripéties. Et il m’a fallu du temps pour trouver mon rythme de croisière mais ensuite mon intérêt a grandi.  On a deux vies qui nous sont racontées, celle d’Ing-Marie Eriksson qui a quitté enfants et mari pour suivre son amant en Argentine. C’est l’occasion pour l’auteur de revenir sur le passé terrible de ce pays dans les années 1970 quand la Junte militaire arrêtait, torturait et assassinait des milliers de personnes en toute impunité au nom de la lutte contre le communisme. Puis on a celle d’Hélène, une femme ordinaire qui s’est construit une vie en tâchant d’oublier un père devenu SDF, une sœur dérangée et le fantôme d’une mère. Puis elle prend de l’épaisseur dès lors qu’elle décide de gratter, de fouiner, de se frotter à un pays qui ne s’est pas encore libéré de ces années de violence étatique. La malheureuse ignore qu’elle met le doigt dans un panier de crabes où se débattent narco-trafiquants, membres du Farc, ex-responsables de la Junte tous prêts à tuer si on s’approche trop près d’eux. Elle est le seul être innocent dans cette histoire et j’ai eu peur pour elle à un moment qu’elle ne disparaisse.  Heureusement, cette histoire se termine bien pour elle mais on ne peut pas dire pour autant que c’est une fin heureuse. Je vous le recommande.

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