Chacune de ses peurs
Lorsque Kate Priddy se voit proposer par son cousin Corbin
Dell d’échanger leurs appartements de Boston et de Londres, la jeune femme,
récemment victime d’enlèvement, accepte avec joie, pensant que cela l’aidera à
remonter la pente. Mais dès son arrivée à Boston, elle apprend qu’Audrey, la
voisine de Corbin, a été assassinée. Questionnée par la police, Kate commence à
sérieusement douter de son cousin : elle découvre la vérité sur un locataire
certes sympathique mais qui passait son temps à épier la victime, et rencontre
l’ex-petit ami de la jeune femme qui, lui, n’a plus aucun doute sur l’identité
du coupable. Corbin a en effet laissé des indices troublants dans l’appartement
d’Audrey avant de disparaître…
Très clairement hitchcockien, ce thriller psychologique au
climat étouffant rappelle Fenêtre sur cour et Seule dans la nuit. Voyeurisme,
trahison, menaces, meurtre : tous les ingrédients sont réunis pour faire perdre
son sang-froid à l’héroïne. Jusqu’à l’effroyable final.
Commentaire:
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des Lectrices
de Elle et il nous a été envoyé dans la catégorie Policiers. Ce qui, après
lecture, me laisse perplexe. J’ai plutôt eu l’impression de lire du Higgins
Clark à l’époque où elle écrivait de bons romans à suspense car l’auteur nous
fait entendre les voix de plusieurs protagonistes dont le meurtrier. Il n’y a
donc pas de véritable enquête, même si au départ, l’intrigue commence
classiquement. Kate Priddy, jeune femme fragile, vient vivre à Boston durant
six mois dans l’appartement de son cousin, Corbin, qui en échange vit dans le
sien à Londres. A peine arrivée, elle apprend qu’une certaine Audrey Marshall,
dont l’appartement se situe au même étage, vient d’être assassinée. Ce meurtre
perturbe Kate –on le serait à moins- et l’amène à s’interroger sur son cousin
qui avait une clé de l’appartement d’Audrey. De plus, elle fait la connaissance
d’Alan Cherney, un locataire de l’immeuble certes sympathique, mais qui avait
pris l’étrange habitude d’épier Audrey et avait pu constater que Corbin et elle
se fréquentaient. Sans compter sur un type étrange que Kate surprend en bas de
l’immeuble et qui lui explique complaisamment qu’il est un ex d’Audrey. Jusqu’ici,
on se dit que Kate, sous ses dehors fragiles, va enquêter et résoudre le
meurtre. Eh bien non, d’un chapitre à un autre, on passe brutalement à Corbin
qui, à Londres, a appris la mort d’Audrey et qui est persuadé, à juste titre,
que c’est un ancien ami qui a fait le coup. Et là, on s’éloigne du polar pour
sombrer dans les méandres nauséabonds d’un jeune homme qui s’est rendu coupable
de faits très graves, alors qu’il était étudiant à Londres. Avec un comparse,
ils avaient commis l’irréparable et depuis, Corbin est poursuivi par la
vindicte de ce type. Décidé à se débarrasser de lui une fois pour toutes, il
rentre à Boston. Et là, à nouveau rupture dans le récit, on a droit aux faits
et gestes du tueur, véritable psychopathe, qui s’installe dans l’appartement de
Corbin sans que Kate s’en aperçoive…
Ces ruptures dans le récit et ces choix de points de vue
différents m’ont gênée dans l’appréciation de ce roman. Je commençais à m’intéresser
à l’intrigue quand l’auteur a décidé de focaliser son roman sur Corbin puis sur
le fameux Henry. Et du coup, c’est comme un soufflé, tout retombe et on rirait
presque en suivant les pérégrinations de Henry dans l’appartement alors que
Kate s’y trouve. Le fait de passer d’un personnage à l’autre ne permet pas de s’attacher
à eux et notamment à Kate Priddy qui me semblait au départ, être l’héroïne de l’histoire et à travers
laquelle on vivrait intensément l’enquête. Il y avait au départ de bons
éléments : une jeune femme fragile, un immeuble qui permet à des gens peu
scrupuleux d’épier leurs voisins, deux hommes mystérieux qui entrent en contact
avec Kate. Et puis tout s’effondre pour nous offrir un final assez grotesque.
Dommage !
Comme tu le dis, un final grotesque !!!
RépondreSupprimerMon avis était mitigé et pour moi le suspens qui nous faisait tenir s'effondre totalement. C'est dommage. Je suis assez d'accord sur les changements de points de vue qui empêchent de s'attacher aux personnages. Dommage !
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