28 jours

 Ghetto de Varsovie:
Mira, seize ans, passe de la nourriture en fraude pour survivre dans le ghetto. Lorsqu'elle apprend que toute la population juive est condamnée, elle décide de rejoindre les combattants de la Résistance. Aux côtés de Daniel, Ben, Amos, et tous ces jeunes gens assoiffés de vivre, elle tiendra longtemps tête aux SS, bien plus longtemps que quiconque aurait pu l'imaginer. En tout, 28 jours. 28 jours pendant lesquels Mira connaîtra des moments de trahison, de détresse et de bonheur. 28 jours pendant lesquels elle devra décider à qui appartient son coeur. 28 jours pour vivre toute une vie. 28 jours pour écrire son histoire.



Commentaire:

28 jours est un roman mais il s’inspire de l’histoire du ghetto de Varsovie et de l’insurrection de ce ghetto entre le 19 avril et le 16 mai 1943. 28 jours durant lesquels de jeunes gens courageux et médiocrement armés surent s’opposer à des Allemands stupéfaits de s’apercevoir que des juifs puissent combattre et les repousser. Quand le roman commence, nous suivons le destin de Mira, jeune juive enfermée dans le ghetto avec sa famille ou ce qu’il en reste : son père s’est suicidé et son frère qui a rejoint la police juive ne donne plus signe de vie. Comme sa mère dépérit lentement et que sa sœur est trop jeune, c’est elle qui se démène, prend des risques pour les nourrir. Elle parvient même à passer de l’autre côté du mur du ghetto pour trouver à manger et en revendre une partie une fois revenue à l’intérieur. Pour seule consolation, elle a son ami Daniel, qui vit avec Janusz Korczack et les orphelins qu’il dirige. Mais ces rares moments de bonheur vont s’envoler quand, à partir de l’été 1942, les Allemands entreprennent de vider le ghetto. La mère et les deux sœurs vont se terrer dans leur appartement, cachées dans un espace étroit , n’en sortant que le soir, toujours sur le qui-vive jusqu’à ce que l’horreur s’abatte sur elles. Restée seule, Mira décide alors de rejoindre le mouvement de résistance et sera de tous les combats jusqu’ la fin. C’est un roman oppressant parce que les événements décrits ont eu lieu, parce que l’auteur a su rendre compte de la vie –si on peut parler de vie- à l’intérieur du ghetto. Sous sa plume, renaissent les habitants, ceux qui ont subi, ceux qui sont restés dignes, ceux qui se sont efforcés d’aider les autres, acceptant jusqu’à la fin leur sort – je pense à Janusz Korczack qui marcha vers la mort avec ses orphelins- ; ceux qui se sont compromis avec les allemands notamment tous ceux qui rejoignirent les rangs de la police juive, en espérant garder la vie sauve. Dans cet enfer, Mira tient le coup grâce aux histoires de sa sœur inventées pour repousser l’horreur. Ce conte pour enfant où une jeune Hannah accompagnée de son bien-aimé Ben-le-rouge part à la recherche de trois miroirs à travers  sept-cent-soixante-dix-sept îles lui permet d’échapper, le temps d’une pause, à la réalité. Et le lecteur que nous sommes,  apprécie lui aussi ces moments imaginaires, une respiration dans ce roman terrible. Pour conclure, je laisse la parole à Mordechai  Anilewicz, un des chefs de l’insurrection qui écrivit le 23/04/1943 : « Le rêve de ma vie s’est réalisé. L’auto-défense du ghetto est une réalité. La résistance juive armée et la vengeance se matérialisent. Je suis témoin du merveilleux combat des héros juifs… ». 28 jours est à lire, absolument.

Commentaires

Articles les plus consultés