La griffe du Diable
« Je n'ai pas peur du noir… juste de ce qui s'y cache. »
Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres
pour retourner dans sa maison d'enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est
devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle
avait tort.
Quand le cadavre d'une jeune femme s'échoue sur une plage,
la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui
s'étendent sur une cinquantaine d'années. Plus troublant encore, toutes les
victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un
rocher de l'île : les « griffes du diable », dont la légende veut qu'elles
aient été laissées par Satan lui-même…
Une île si proche de la France et pourtant si méconnue :
Découvrez Guernesey, ses habitants, son folklore, ses plages, ses petits meurtres.
Commentaire:
J’ai lu ce roman policier dans le cadre du Grand Prix des
Lectrices de Elle et je l’ai trouvé agréable à lire. L’originalité du livre se
trouve dans le fait que l’action se passe sur une île, celle de Guernesey. Pour
les ignorants, c’est sur cette île que vécut Victor Hugo durant son exil qui
dura une vingtaine d’années. C’est sur cette île que, régulièrement, il
communiqua avec l’esprit des morts au cours de séances où il aurait discuté
avec des auteurs, des philosophes…tous morts évidemment. Il lui est même arrivé
d’être confronté à une mystérieuse Dame blanche…Tout cela pour vous dire que l’atmosphère
de l’île est propice aux superstitions et aux pratiques occultes. C’est dans ce
cadre que se déroule l’enquête policière et journalistique : quand le
cadavre d’une jeune femme est retrouvée sur une plage, tout le monde pense d’abord
à un accident voire à un suicide car la victime était déprimée. Mais une femme –Jennifer
Dorey- va fouiner et s’apercevoir que sur plusieurs décennies, cinq jeunes
femmes se ressemblant physiquement, sont mortes noyées. Elle convainc un
policier que ces « accidents » n’en sont pas. On a là la description
d’une enquête classique qui se déroule à un rythme assez lent. Pas de
rebondissements à toutes les pages, pas de suspense non plus, on arrive à
deviner qui est responsable des meurtres d’autant plus que l’auteur nous fait
entendre sa voix et les raisons de son meurtre, raisons liées à l’origine de l’île.
L’intérêt du livre se concentre sur le personnage principal : la
journaliste Jennifer Dorey est originaire de l’île, mises à part quelques
années passées en Angleterre, elle vit avec sa mère depuis la mort de son père.
Elle a quelques casseroles derrière elle, l’auteur sème des digressions dans le
roman qui nous permettent de comprendre que, lorsque Jennifer vivait à Londres,
elle a mis son nez dans des histoires qui ne la regardaient pas et que cela a
failli mal se terminer pour elle. Si l’auteur s’attarde ainsi sur ce qui paraît
au premier abord des détails sans importance, c’est qu’elle va certainement les
exploiter dans les tomes suivants. Car j’ai eu la nette impression en lisant
que ce tome n’est que le premier d’une série et Jennifer un personnage
récurrent. Et c’est sans doute pour cela que le rythme est aussi lent, l’auteur
prenant du temps pour présenter Jennifer, pour la poser dans ce cadre
enchanteur mais finalement restreint – l’île est petite-, pour installer les
liens qui vont se nouer entre elle et l’inspecteur Michael Gilbert ou le
journaliste Elliot. En conclusion, on a donc une intrigue correcte, des personnages
bien campés mais on attend plus de dynamisme et d’intérêt pour le prochain
tome.
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